La Sounnah de Cha'ban
Sheykh Mouhammad Aman Al-Jami
Question : Ô noble
Sheykh, nous approchons de la moitié du mois de Cha’ban, et vous savez -qu’Allah
vous préserve- ce que cette période implique comme innovations ; aussi je vous demande votre avis afin que les gens soient informés à ce sujet.
Réponse : Un
questionneur demande au sujet de ce que les gens font habituellement à la
mi-Cha’ban ; comme jeûner à la moitié de ce mois, et accomplir des
adorations au cours de cette nuit (de la moitié du mois). Croyant que cela fait
partie de la Sounnah et également croire que cela accroit leur durée de
vie.
La réponse est : La guidance
du Messager صلى
الله عليه وسلم, qui est la meilleure guidance, est que tu jeûnes le mois de
Cha’ban complètement ou la majeure partie. Cela a été confirmé dans le Hadith
de ‘Aïcha que le Messager صلى
الله عليه وسلم jeûnait le mois de Cha’ban complètement et selon un
autre Hadith qu’il en jeûnait la majeure partie. Les gens de la Sounnah, les
gens du Hadith concilient entre les deux Hadith et disent : parfois il le
jeûnait complètement et parfois il en jeûnait la majeure partie. Ceci afin
qu’il ne soit pas confondu avec Ramadan s’il avait continué à le jeûner
complètement. Par conséquent, sa
guidance, qui doit être suivi à ce sujet est que celui qui est capable de
jeûner le mois de Cha’ban complètement ou la majeure partie, qu’il le fasse.
Quant à ce que les gens
d’aujourd’hui ont introduit, à savoir les soufis et ceux qui ont été éduqué
chez eux, qui est cette bid’ah de jeûner (exclusivement) à la moitié du mois de
Cha’ban et passer cette nuit en adoration et en se rassemblant autour d’un
repas, c’est une innovation dans laquelle il ne convient pas de tomber ni de
croire qu’il s’agit d’une bonne innovation ; après qu’il ait été rapporté
du Messager صلى
الله عليه وسلم qu’il a dit : « Toute innovation est
égarement ».
Toute pratique religieuse innovée
est égarement, et si l’innovation est nécessaire, alors elle ne doit strictement
concerner que les affaires terrestres. Innove comme tu veux ! Mais quant à
l’innovation dans la religion, alors non ! Pas d’innovation, pas d’évolution
et pas d’ajout.
Quelqu’un peut demander, et
certes cela se fait souvent, « Que dites-vous de la parole de ‘Oumar,
lorsqu’il rassembla les gens derrière un seul Imam pour le Tarawih et après que
ce qu’il ait vu lui a plu, il dit : « Quelle bonne innovation ».
La réponse est : le mot bid’ah
employé par ‘Oumar implique la signification linguistique et pas la
signification législative. La preuve étant que le rassemblement des gens
derrière un seul Imam pour le Tarawih s’est produit du temps du Prophète صلى
الله عليه وسلم. Il a
dirigé les gens dans la prière dans sa mosquée pendant trois nuit consécutives,
puis il a craint que cela leur soit rendu obligatoire et qu’ils ne soient
pas capables de le faire ; alors il l’a abandonné par miséricorde pour la
communauté. Cependant, quand la raison de l’abandonner n’existait plus, ‘Oumar
pendant son Califat a rassemblé les gens – c’est-à-dire qu’il a repris le
rassemblement des gens derrière un Imam et il n’a pas prié avec eux ; il
n’a pas prié derrière Oubay Ibn Ka’b avec les compagnons.
Néanmoins, il est
venu à eux alors qu’ils formaient un rang derrière l’Imam, et ainsi cette vue
lui a plu et il dit: « Quelle bonne innovation » ; et le
mot bid’ah utilisé ici n’implique pas son sens législatif.
Le sens législatif
de bid’ah est que tu accomplisses une action (religieuse) qui est en apparence
bonne mais qui n’a aucune base dans la religion ; alors que le Tarawih a
une base dans la religion. Pendant trois nuits, le Prophète صلى
الله عليه وسلم a dirigé les gens
en prière, et pour cette raison les gens de science affirment que l’innovation
mentionnée par ‘Oumar dans cet exemple implique un sens linguistique,
signifiant faire revivre une pratique après une longue période d’absence.