Le statut élevé de la prière
Explication de Kitab At-Tawhid page 106-111
Sheykh
Abdoullāh ibn Houmayd
La prière a des mérites et des caractéristiques spécifiques
que d’autres aspects de la législation islamique n’ont pas.
Premièrement : La Zakat n’est pas obligatoire
excepté une fois par an, et ce n’est pas une obligation sauf pour le riche.
Aussi, le jeûne n’est pas obligatoire excepté une fois par an, et ce n’est pas
une obligation sauf pour ceux qui en sont capables. Le pèlerinage n’est pas
obligatoire excepté une fois dans une vie, et ce n’est une obligation que pour
ceux qui en sont capables et qui en ont les moyens. Quant à la prière, elle est
obligatoire cinq fois par jour. Elle doit être accomplie par le malade, le
voyageur et le résident ; et cela montre sa grande importance.
Deuxièmement : La prière est accomplie en
groupe. Les musulmans prient en rang derrière celui qui les dirige. Nulle autre
pratique religieuse en Islam n’est accomplie de la sorte, plutôt, chacun
effectue ses actes d’adoration individuellement. De fait, l'adoration d'une personne n'est pas liée à l'adoration
d'une autre personne. On effectue donc le pèlerinage seul, on jeûne seul, on
paie la Zakāt seul ; contrairement à la prière. Les musulmans se
rassemblent en un endroit, tous en rangs successifs, épaule contre épaule et
prient derrière l’imam. Ceci indique sa grande importance.
Troisièmement : Le
Messager صلى
الله عليه وسلم nous a commandé d’apprendre la prière à nos enfants lorsqu’ils
atteignent l’âge de sept ans. Il a dit : « Ordonnez à vos enfants
d’accomplir la prière à l’âge de sept ans ».
Il n’a pas dit : « Ordonner
à vos enfants de jeûner » ou « Ordonner à vos enfants le
pèlerinage », il a dit : « Ordonnez à vos enfants
d’accomplir la prière à l’âge de sept ans, corrigez-les s'ils refusent de
l'accomplir à partir de dix ans et séparez-les dans les lits. » [1] Et
ce, malgré le fait que les enfants de sept ans ne soient pas obligés de prier,
comme en conviennent tous les musulmans.
Ainsi, si un enfant de sept, huit ou
neuf ans ne prie pas, il ne ferait rien de mal et son tuteur ne serait coupable
d'aucun péché parce que ce n'est pas obligatoire pour lui. Cependant, le
Messager d'Allah (ﷺ) nous a ordonné de l’enseigner
à nos jeunes quand ils atteignent l'âge de sept ans parce que les prières
quotidiennes sont d'une grande importance. Il en résulte que les enfants
reçoivent une éducation appropriée grâce à laquelle ils s'habituent à aller à
la mosquée et un amour pour les prières quotidiennes est implanté dans leur
cœur, et ils grandissent sur le bien et la droiture.
Ceci car les prières quotidiennes découragent les
comportements obscènes et pécheurs et parce que c'est le plus grand pilier de
l'Islam après les deux attestations.
Ensuite, le Messager (ﷺ) nous a ordonné de
les corriger lorsqu'ils atteignent l'âge de dix ans. Cette correction n'est pas
donnée à l'aide d'un bâton, mais devrait plutôt être une fessée correspondant
au physique et à l'intelligence de [l'enfant] : comme lui tirer l'oreille
ou une gifle avec une main et autres, car il n'est pas obligatoire pour lui de
prier, mais c'est plutôt par peur qu'il grandisse en ayant l’habitude de
négliger les prières quotidiennes ou de les prendre à la légère.
Tout cela indique la grande importance de la prière.
Quatrièmement : Le Seigneur a pris sur Lui de
donner directement le commandement des prières quotidiennes au Messager (ﷺ).
Ce qui contraste avec tous les autres commandements pour lesquels Allah commande
à Jibril pour en informer le Prophète (ﷺ). L’ordre des prières
quotidiennes, d'autre part, n'a pas été transmis par Jibril, mais a été donné
au-dessus du septième ciel lors de son ascension, ce qui indique sa grande
importance car elle a été ordonnée dans le plus élevé des lieux.
Cinquièmement : Allah (ﷻ) a initialement
ordonné au Messager (ﷺ)
cinquante prières. Ce qui indique l'amour d'Allah pour cet acte, son statut particulier tant il place le serviteur dans un état d’humilité, de soumission et d'impuissance
devant son Seigneur. Cependant, le Messager (ﷺ) a continué à faire
des allers-retours entre son Seigneur et Moussa. Moussa a continué à lui dire: «
Retournes voir ton Seigneur et demandes-Lui d’alléger [le nombre de prières],
car ton peuple ne pourra supporter ». Jusqu'à ce que cela devienne cinq
prières et Moussa lui dit: « Retournes voir ton Seigneur et demandes-Lui
de l'alléger ». Le Messager (ﷺ) lui a alors répondu:
« J’ai demandé à mon Seigneur de reconsidérer plusieurs fois. J’ai
maintenant trop honte [de lui demander à nouveau]. »
Puis un crieur a annoncé: « J’ai décrété Mon obligation
et J'ai réduit le fardeau de Mes serviteurs. » [2] Car en effet, la
récompense n'a pas diminué, c'est comme si vous faisiez cinquante prières, ce
qui a été réduit est le nombre de prières. Tout cela en indique la grandeur.
Sixièmement : La
prière est l’obligation la plus mentionnée dans le Coran. Nous constatons que
les versets liés au jeûne et au pèlerinage sont beaucoup moins nombreux. En
effet, ils ont été mentionnés dans environ quatre versets alors que la prière a
été beaucoup citée.
Certes Allah la mentionne de
manière exclusive dans Sa Parole :
« Et
accomplis la Salāt aux deux extrémités du jour et à certaines de la
nuit. » Houd 114
« Accomplis
la Salāt au déclin du soleil jusqu’à l’obscurité de la nuit… » Al-Isra 78
Parfois Il l’associe à la Zakāt, comme dans Sa Parole :
« Et accomplissez la
Salāt, et acquittez la Zakāt… » Al-Baqara 43
Allah l’associe aussi au sacrifice dans Sa Parole :
« Dis :
« En vérité, ma Salāt, mes actes de dévotion, ma vie et ma mort
appartiennent à Allah, Seigneur de l’univers. A Lui nul associé ! »
Al-An’am 162-163
Et avec la patience comme dans Sa Parole :
« Et cherchez secours
dans l’endurance et la Salāt. » Al-Baqara 45
Parfois, Il la mentionne après avoir cité l’adoration en
général :
« Certes, c’est Moi
Allah : nulle divinité ne mérite l’adoration si ce n’est Moi. Adore-Moi
donc et accomplis la Salāt pour te souvenir de Moi. » Ta-Ha 14
Ce qui est une spécification après une généralisation.
De même que dans cet autre verset :
« Nous les fîmes des
dirigeants qui guidaient par Notre Ordre. Et nous leur révélâmes de faire le
bien, d’accomplir la prière… » Al-Anbiya 73
Ainsi la prière arrive après l’accomplissement des bonnes
actions. Cependant, Il la mentionne spécifiquement après une généralisation, ce
qui indique sa grandeur.
Il dit aussi :
« Revenez repentants
vers Lui ; craignez-Le, accomplissez la Salāt et ne soyez pas parmi les
associateurs. » Ar-Roum 31
En effet, la prière entre dans
la Taqwa, car la Taqwa est: l’obéissance aux ordres d’Allah et éviter Ses
interdits. Tout cela indique sa grandeur et son importance particulière.
Aussi, quand Allah a mentionné les croyants, leurs actions vertueuses et leurs nobles manières, Il a commencé avec la prière et a conclu avec la prière :
Aussi, quand Allah a mentionné les croyants, leurs actions vertueuses et leurs nobles manières, Il a commencé avec la prière et a conclu avec la prière :
« Bienheureux
sont certes les croyants, ceux qui sont humbles dans leur Salāt… »
Jusqu’à Sa Parole :
« …et
qui observent strictement leur Salāt. » Al-Mou’minoun 1-9
Septièmement : La
prière est un pilier de l'Islam, donc votre part de l'Islam correspond à votre
part de prière. Une maison ne peut tenir sans fondations, de même qu’il n'est
pas possible pour une tente de tenir sans poteau, donc si le poteau tombe alors
la tente tombe - ainsi le Prophète (ﷺ)
a comparé la Salāt à une colonne, comme on le trouve dans le Hadith de Mou'ādh.
[3]
Huitièmement : Allah
l’a rendu obligatoire pour les hommes, les femmes, les riches, les pauvres, les
résidents, les voyageurs, les sains et les malades; personne n'est excusé s’il
l’abandonne.
Le voyageur doit prier, mais il est autorisé à rompre son jeûne. Le pauvre doit prier, mais le pèlerinage et la Zakāt ne lui sont pas obligatoires. Le malade est autorisé à rompre son jeûne pendant le Ramaḍan, et il n'est pas obligé d'accomplir le Hadj, à moins qu'il en ait les moyens. Il doit alors nommer quelqu'un pour effectuer le Hadj et la Omra en son nom, comme on le sait - mais il est obligé de prier.
S'il le peut, il prie debout, sinon, sur le côté ; s'il n'est pas en mesure de le faire, il doit malgré tout prier si ce n’est qu’avec ses yeux.
Les savants disent: nulle dispense pour la prière, même pas pour le malade, tant qu'il a encore sa raison. Tout cela indique la grandeur de la prière.
Le voyageur doit prier, mais il est autorisé à rompre son jeûne. Le pauvre doit prier, mais le pèlerinage et la Zakāt ne lui sont pas obligatoires. Le malade est autorisé à rompre son jeûne pendant le Ramaḍan, et il n'est pas obligé d'accomplir le Hadj, à moins qu'il en ait les moyens. Il doit alors nommer quelqu'un pour effectuer le Hadj et la Omra en son nom, comme on le sait - mais il est obligé de prier.
S'il le peut, il prie debout, sinon, sur le côté ; s'il n'est pas en mesure de le faire, il doit malgré tout prier si ce n’est qu’avec ses yeux.
Les savants disent: nulle dispense pour la prière, même pas pour le malade, tant qu'il a encore sa raison. Tout cela indique la grandeur de la prière.
Neuvièmement : Elle
est l’une des dernières choses au sujet de laquelle le Prophète (ﷺ)
a insisté avant sa mort avec ces paroles : « La prière, la prière
et ceux que vos mains droites possèdent. »
Dixièmement : La
prière est la première action du serviteur qu’Allah examinera Le Jour du
Jugement. Allah ne regardera la Zakāt, le jeûne ou le Hadj qu’après avoir
examiné la prière.
Onzièmement : Celui
qui abandonne la prière, Allāh n'acceptera pas sa Zakāt, son jeûne, son Hadj,
son Jihād, le fait qu’il enjoigne le bien et interdise le mal, le fait qu’il
maintienne les liens de parenté et l’accomplissement de son devoir envers ses
parents. Au contraire, toutes ses actions seront rejetées s'il ne prie pas.
Douzièmement : Celui
qui abandonne la prière est tué comme un mécréant - selon l'avis de certains
savants - même s'il reconnait le caractère obligatoire de la prière, et c'est
la position d'Ahl Al-Hadīth et de l’Imām Ahmad. Et selon cet avis, une fois
mort: il ne doit pas être lavé, ni enveloppé, on ne prie pas sur lui, on ne
l’enterre pas dans les cimetières des musulmans. Il est plutôt jeté (enterré)
dans un trou, il n'a aucune valeur, le chien est meilleur que lui.
Voici le statut élevé de la
prière.
[1] Mousnad Ahmad (6756) Sounan Abi Dāoud (494)
[2] Sahīh Al-Boukhārī (349) Sahīh Mouslim
(163)
[3] Sounan At-Tirmidhī (2616)